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Attaque sur le Rhin avant 1940


Fil ouvert par bltedouard ( 82 ) - Posté le 25/10/2023

Bonjour à tous,

Après avoir déclenché un raisonnement sur l’efficacité de la 13,2 mm des casemates de barge, je viens de constater après qu’un membre m’a répondu et une petite recherche personnelle que le casemate de Drusenheim avait été attaqué en novembre 1939 en tout cas selon ce site https://www.lignemaginot.com/ligne/sf-br/combats/combats.htm

Est-ce que vous en savez un peu plus sur cette attaque et d’éventuels coups de main avant l’offensive finale? Outre cela le rapport de Metzinger parle d’ouvrages allemands mais de quoi parle-t-il ? Est-ce qu’il y avait des Regelbau en face de Drusenheim ?

Merci d’avance pour votre aide.


Réponse de jolasjm ( 6954 ) - Posté le 25/10/2023
Dernière modification par jolasjm le 25/10/2023.
Bonjour

Et comment qu'il y avait du béton en face, et cela tout le long du Rhin ! Il y avait rien de moins que la ligne Siegfried (Westwall)... La densité de blockhaus allemands sur leur berge du Rhin était d'ailleurs supérieure à celle de notre côté...

Coups de main :
Il faut bien distinguer deux choses : les échanges de tir entre berges - cas des combats de Drusenheim de novembre 1939 - qui ne sont pas vraiment des "coups de main" et les vraies traversées en catimini par l'ennemi pour tester la résistance des défenses françaises.

Les premiers ont été très fréquents, généralement des tirs de snipers, mais certains plus graves que d'autres. Les lister serait long et fastidieux, mais j'ai en particulier en tête le violent échange de tirs entres casemates de Fort-Louis et 4 ou 5 blocs allemands de l'autre côté les 3 et 30 janvier 1940, puis à Neuhaeusel le 24 mars, qui ont fait l'objet de rapports du 68° RIF car ils ont mis en évidence certaines vulnérabilités desdites casemates (épiscopes de cloche, coupure de ligne électrique, etc). Pour avoir une vision globale, je vous renvoie aux JMO des unités présentes sur la berge.

Il y a eu par ailleurs en effet quelques rares coups de main avec traversée du fleuve avant les combats de mai-juin 1940. Organiser ce genre de traversées n'était pas sans risque, surtout en période de crues du Rhin. Une partie des "traversées" recensées se sont avérées après coup être des cas d'hallucinations collectives... Une paire d'exemples parmi d'autres, et qui ont été bien réels :
- dans la nuit du 26 au 27 mars 1940, un détachement allemand a traversé de nuit par le pont rail mal détruit proche de 11/1 à Chalampé. Repérés par une patrouille française, des coups de feu sont échangés et l'ennemi s'échappe en repassant le pont-rail
- le 9 avril 1940 au petit matin, un groupe de combat allemand traverse et aborde le bloc Garchery G13 à Limbourg pont mais est repoussé.

Cdlt
Jean-Michel


Réponse de bltedouard ( 82 ) - Posté le 25/10/2023

Merci pour votre aide, est-ce que vous savez si des modifications ont été apportées suite à ces escarmouches dans le lien du site le lieutenant Metzlinger se plaint d’une dotation insuffisante en munitions de 13,2 est-ce que le problème a été corrigé ?


Réponse de jolasjm ( 6954 ) - Posté le 25/10/2023
Dernière modification par jolasjm le 26/10/2023.
Bonsoir

Pour ce qui est de la dotation en munition de la 13,2, je n'ai pas d'infos sur un changement quelconque. Par contre, pour les autres défauts constatés, dont les plus graves tournaient autour de la fragilité des créneaux de GFM et leurs équipements, le souci n'était pas propre à la berge du Rhin ! Dans les faits, le Génie était déjà conscient de cela depuis des années et avait inventé la cloche GFM type B pour les résoudre - partiellement.

un grand programme de conversion des anciennes cloches A en cloches B fut lancé en 1939, mais trop tard. Les événements empêchèrent les chantier d'arriver jusqu'aux berges du Rhin ! Maintenant, très honnêtement quand on voit l'état de certaines cloches GFM sur la berge du Rhin, et cela en quelques minutes de traitement au 88, cette amélioration n'aurait sans doute pas changé la face du monde...

Cdlt
Jean-Michel


Réponse de SCHOEN ( 1117 ) - Posté le 13/11/2023

Bonjour,
J'avais manqué ce nouveau message.
Jean-Michel vous a déjà bien répondu.
Il y a bien quelques escarmouches et quelques coups de mains ci et là. Mais rien d'ampleur. Et que sur la rive gauche, les français sont restés sur leur rive.
Il ne semble pas y avoir de suites significatives aux dysfonctionnement et défauts mis en exergue par l'un ou l'autre des officiers (Metzinger à Drusenheim, Elchinger à Fort-Louis). Que des initiatives locales comme à Fort-Louis ou des créneaux en béton on été ajouté entre les créneaux pour protéger tant bien que mal les armes des coups en écharpes.
Le sujet de la drôle de guerre est d'ampleur et reste encore sous-traité. En plus on manque d'archives, je trouve des mentions de morts sur la berge dans les bases de données sans que cela soit mentionné dans les archives. Il y a tout de même plusieurs livres intéressant qui traitent plus de cette période et de ce front.
Si ces sujets vous intéressent, vous pouvez m'expliquer en quoi et à quel point ?
Vous êtes en Alsace ?
Bien cordialement
Antoine Schoen

Association des Gardiens du Rhin, Casemate de Kilstett, abri de Drusenheim, restauration pour muséographie, recherches historique sur le Rhin Militaire des Romains à l'Otan


Réponse de bltedouard ( 82 ) - Posté le 14/11/2023

Bonjour,

Mon raisonnement du début sur la 13.2 a été initié par mon simple questionnement sur pourquoi ces mitrailleuses n’étaient pas installées pour défendre les berges de l’Escaut, j’ai donc commencé par m’interroger sur leur efficacité et puis j’ai dérivé sur le casemate de Drusenheim, je ne suis pas alsacien mais originaire du Nord où l’un de mes ancêtres a été tué dans sa cloche GFM du casemate A27 petit marais le 23 mai 1940, cette casemate étant directement en face de l’Escaut, je me suis interrogé donc sur l’absence d’armement prévenant les attaques par canots d’assaut et les éventuels canons antichars embusqués en dehors de l’armement traditionnel FM 24/29 et Hotchkiss voilà tout.


Réponse de SCHOEN ( 1117 ) - Posté le 14/11/2023

Bonjour,
Les mitrailleuses de 13,2 ont été retenues uniquement dans des secteurs où les véhicules ne pouvaient être que faiblement blindés. Contrairement au Rhin, l'Escaut n'est pas un obstacle suffisamment important pour dissuader l'usage de chars. Pour un franchissement, les chars auraient d'ailleurs pu rester sur la rive adverse, pour appuyer l'approche et le franchissement. Ils n'auraient franchi le cours d'eau qu'une fois la tête de pont établi.
Attention, sur le Rhin, il y avait tout de même des armements antichars, initialement il devait s'agir de casemate pour canons de 75. Elles ont été remplacées par des plateformes ou des blockhaus pour canons de marine de 47. Mais ceux-ci se situaient uniquement où les berges étaient dégarnies de forêts, ou face à des affluents significatifs. Ailleurs, la forêt des berges interdisaient les approches de la berge à des véhicules lourds.
Enfin, l'armement traditionnel (FM, mitrailleuses) sont largement suffisant pour des canots d'assaut et les canon antichars qui n'étaient pas blindés. La 13,2 est plutôt pour les péniches et les bateaux faiblement blindés.


Réponse de bltedouard ( 82 ) - Posté le 14/11/2023

Merci pour éclairage


Réponse de jolasjm ( 6954 ) - Posté le 15/11/2023

Bonjour

A27 - PETIT MARAIS était un blockhaus type STG prévu pour recevoir un canon antichar de 25mm SA. Ce type d'arme aurait été plus efficace contre une attaque de chars en traversée de l'Escaut.

Cordialement
Jean-Michel



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